Je serai à l'heure une fois dans ma vie : le jour de ma mort.
Le nouvel an, c'est relou.
Déjà, c'est trop une fête commerciale, ça existait pas avant, c'est les magasins qui l'ont inventé pour se faire du fric. En plus, quand mes parents veulent le fêter en famille, ça fait trop de bonne humeur dans une même pièce, c'est déprimant. T'façon les parents c'est relou. C'est commercial, ça existait pas avant, c'est les magasins qui l'ont inventé pour se faire du fric...
Mais cette année, j'ai dit feuque le réveillon avec Tata Sidoine, et je suis allé chez Matthieu !
C'était trop bien, on a fait une soirée à thème (enfin, c'est un bien grand mot) : les émos.
Enfin, quand je dis "c'était trop bien"... ça A FAILLI être trop bien. Mais en fait on s'est dit que si s'était bien, on serait heureux et ça nous déprimerait. Alors du coup fallait faire en sorte que la fête soit pas bien pour qu'on soit triste et que ça nous rende content d'être triste que la fête soit mieux en étant moins bien que si on avait été déprimé d'être joyeux que la soirée soit mieux mais du coup moins bien. Ou l'inverse, je sais plus.
Donc nous, on met du maquillage avec du gel, mais en moche. Comme ça, oui peut-être, les fabricants de cosmétiques ils ont leur argent, mais au moins quand ils nous voient ils pensent "Oh zut ! Nos produits ça rend pas beau."
Bien fait !
On s'était habillé pour l'occasion aussi. On voulait acheter des fringues ici, mais de nos jours, la rebellitude, ça coûte cher.
Alors on a pris ce qu'on pouvait : Marghotica a customisé un T-shirt, je me suis fait des badges qui dénoncent avec l'oeil de Bill Kaulitz , Matthieu a mis ses fringues habituelles...
En tout cas, ça rendait super bien ! Enfin... non. Mais quand même.
Marghotica avait tout bien préparé :
- du gros son : une playlist rock (TH, Good Charlotte, Simple Plan, LaFee, My chemical romance...)
- des gobelets personnalisés pour nous rappeler l'absurdité de la vie : "I hate myself", "Love is pain", "My heart is bleeding", ou encore "One year closer to death".
- des rouleaux de réglisse pour animer la soirée (les enveloppes, pour se suicider, c'est trop commun. On s'en lasse, donc ça fait déprimer et du coup on est content alors c'est nul).
Elle avait un peu trop bien préparé, d'ailleurs, du coup ça a gâché la soirée. Tant mieux !
Enfin, non.
A cause de ça, on a du s'amuser toute la soirée, alors c'était pas facile de continuer à déprimer. En vrac et dans le désordre : on a joué à TIGEEER !, on s'est suicidés mais pas trop, on a trouvé un fond d'écran trop dark pour l'ordi de Margothica, on a joué à Rock Band, on a regardé un film d'horreur avec un fantôme mobylette et Bobby Joe , on a joué au Loup Garou, pasque c'est trop dark, on a dansé sur Night of Fire, on a chanté des chansons hippies, on a admiré le caleçon rose de Matthieu, on a regardé le télé-achat...
Bref, une année qui commençait bien. Mal.
De toute façon, une année qui passe, ce n'est rien d'autre que 365 jours de souffrance en plus.
Non en fait je m'en fous, tu vois, ton article futile, c'est rien quoi, quand on a autant souffert que moi, plus rien ne nous touche tu vois.
(hééé, j'ai pas la dernière photo !)