Saumonblog : Le blog officiel de Super Saumon

Mardi 3 juillet 2007 à 21:51

Les soirées cuites m'inspirent des réflexions philosophiques, allez savoir pourquoi.
Du coup, je vais encore emmerder mes 1,7 lecteurs réguliers avec un débat intérieur sans grand intérêt.
Tant pis pour vous...

La question du jour : un bon moment n'a-t-il d'intérêt que si l'on s'en souvient ?
(Vous avez 20 minutes)

    A priori, un bon moment n'a pas besoin d'être gardé en mémoire pour être bon. Il doit être vécu sur l'instant, et non pas pour plus tard, pour pouvoir en profiter au maximum. Il est agréable au moment où on le vit et c'est ce bonheur, même fugace, qui compte. Tenter de le bonifier après coup ne servirait à rien, et se complaire dans le regret du passé rendrait aveugle aux possibilités présentes d'être heureux (putain, c'est beau !).

    Et pourtant. Pour expliquer la suite de mon résonnement, il faut se replacer dans le contexte : hier soir, soirée cuite chez Gizmo, un petit peu trop d'alcool dans le sang. Et aujourd'hui, à partir du moment où j'ai commencé à dégueuler, plus AUCUN souvenir. Rien, pas même de petites bribes que je ne pourrais pas assembler. L'impression tenace que je n'ai fait que dormir.
    Mais je ne dormais pas (d'après des témoins présents sur les lieux. Bah oui, sinon ils ne seraient pas témoins...) : j'ai bougé, j'ai parlé, (j'ai vomi), j'ai même fait ou dit des choses cohérentes : vraisemblablement, j'étais encore plus ou moins "conscient". Bien que je serais tenté de croire que je ne savais plus rien de ce que je faisais, comme un somnambule.
   C'est particulièrement étrange de s'entendre dire qu'on a fait ci, qu'on a dit ça, la veille au soir, et d'être à la fois intimement convaincus qu'il ne s'est rien passé. Comme si je n'avais pas vécu ces quelques heures, comme si elles n'avaient simplement jamais existé. Tandis que toutes nos expériences influent, plus ou moins, sur nos convictions, notre façon d'être et de penser, celle-ci pourrait tout aussi bien n'avoir jammais eut lieu. (Soit dit en passant, c'est assez inquiétant de se dire qu'on aurais pu faire une grosse gaffe sans en garder le moindre souvenir.)

    Pour en revenir au sujet, si j'ai eut, pendant cette période effacée de ma mémoire, un moment de joie, un fou rire comme jamais je n'ai eut, je ne le sais pas. Et ça, c'est terrible, c'est comme s'il n'avait jamais existé. J'en aurais peut-être bien profité sur le moment, mais j'aurais l'impression d'avoir perdu quelque chose. Et dans ce cas, l'avoir effectivement vécu me paraît sans aucune importance, cela ne ferait pas de différence, puisque je ne peut même pas en être sûr.


    Voila où mènent mes interrogations : à mon avis, vivre un moment sublime, même parfait, n'a aucun intérêt si l'on ne peut s'y replonger par la pensée.


Publié par supersaumon

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Par ketanou le Mercredi 4 juillet 2007 à 13:17
Je suis d'accord, sans souvenir, les bons moments sont inutiles. Ca revient à un rêve, sans intêret puisqu'il ne nous fait pas changer. Bonne réflexion donc. Faut boire moins.
 

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